- La tréfilerie des Gondrillers
Au petit hameau des Gondrillers sur la voie communale n° 1 de l’Etre Valois à Rugles, il existait là, il y a plus d’un siècle, un moulin puis une tréfilerie, usine métallurgique utilisant la force hydraulique fournie par la Risle. Cette manufacture employait en 1856 une cinquantaine d’ouvriers. La commune de Saint-Martin dénombrait en 1841 39 tréfileurs et tréfileuses résidant principalement aux Gondrillers mais aussi au Mesnil, à Landrière, au Lentil et à Boni. En 1886, la commune comptait en tout 53 ouvriers et 87 personnes vivaient de l’industrie.
Le hameau des Gondrillers possédait en 1851 19 maisons qui abritaient près de 70 personnes. Fondé vers 1800 (à la suite de Moulins à blé) elle employait une main-d’œuvre nombreuse qui fabriquait du fil à cardes, des pointes fines, des aiguilles… Le 10 août 1837, un procès-verbal de vérification indique que le barrage de l’usine des Gondrillers est pourvu d’un vannage de décharge composé de cinq vannes dont quatre ont une hauteur de 1,497 m et la cinquième de 0,99 m en contrebas de leur sommet, d’une largeur ensemble (vide seulement compris) de 3,87 m sur une largeur libre de débouché ensemble de 4,45 m. Les tournants (c’est-à-dire les roues à aubes) de l’usine consomme une force de plus de 15 chevaux. Le vannage se trouve alors dans un tel état de ruine et de vétusté qu’il exige une prompte reconstruction. Ces vannes restaurées dureront une trentaine d’années puisqu’en 1870 on demande l’autorisation de reconstruire le vannage vétuste de décharge de l’usine des Gondrillers et de le reporter 1,20 m en arrière de celui actuel afin d’élargir ultérieurement le bief, de modifier le vannage de cinq vannes existantes en 3 vannes seulement qui offriraient une plus grande surface de débouché aux grandes eaux et par suite plus de sécurité pour les prairies en amont. Le procès-verbal de visite des lieux par le sous-ingénieur des ponts constate que l’usine est pourvue à son barrage de retenue d’un déversoir ayant une longueur de 13 m entre les bajoyers. Il est placé sur la rive gauche du bief immédiatement en amont du vannage de décharge actuel composé de cinq vannes ayant ensemble une largeur libre de 4,45 m sur une hauteur de 1,5 m entre le seuil et le sommet. Les conclusions du rapport sont ensuite favorables ce qui permet d’effectuer les travaux.
La famille Fleury a continué d’exploiter la tréfilerie de 1884 à 1896 puis l’a mise en location.
La tréfilerie des Gondrillers a cessé ensuite toute activité vers 1910. On apprend encore qu’en mai 1918, l’usine fut achetée par un industriel du département de la Somme qui y installa une filature, activité qui fonctionna quelques années avant de disparaître elle aussi.