- Nous n’avons pas connaissance du château féodal qui a jadis existé à l’emplacement du domaine actuel. Le nom de Mesnil, issu de mansus (petite exploitation ou habitat) indique l’origine de cette demeure seigneuriale. Au XIIIe siècle, sous la pression démographique et en marge des zones de peuplement ancien, se créent des secteurs de défrichement, sorte de front pionnier à proximité des cours d’eau et des bois. Le hameau du Mesnil a donc dû constituer une exploitation défrichée sur les forêts appartenant aux barons de L’Aigle et concédée par ces derniers à un vassal qui y construisit sa résidence. Il ne s’agissait sans doute pas d’une forteresse ; le site et l’emplacement ne se prêtent pas particulièrement à une telle construction d’autant que ce seigneur ne possédait pas beaucoup de terres ; mais plus sûrement d’un manoir, entouré de fossés de défense. C’est dans un aveu de la baronnie de L’Aigle, rendu au duc d’Alençon par René de Bretagne, qu’apparaît pour la première fois la famille Bérault dans le pays d’Ouche au commencement du XVIe siècle. Dans ce document daté de 1509, on trouve en effet, mention de Nicolas Bérault, écuyer, et entre autres titres, seigneur du Mesnil et des Aulnaies (paroisse de Saint-Martin), de la Brunetière (paroisse de Saint-Sulpice). Il est marié à Françoise de Saint-Aignan.Le château reste propriété de la famille Bérault jusqu’à la fin du XVIIe siècle. En effet, à cette époque, le Mesnil revient à Elisabeth de Bérault, fille de Jacques de Bérault. C’est alors l’extinction du nom des Bérault puisqu’elle est l’épouse de Gabriel Turgot, écuyer, Sieur de La Cluse.Les Turgot ont quatre enfants : les deux fils, Louis et Isaac Turgot meurent sans postérité. Le domaine revient donc finalement à leur sœur, Marie Turgot, épouse d’Alexandre de La Pierre, écuyer, seigneur de Saint-Antonin de Sommaire, mort vers 1723. Il laisse ensuite le Mesnil à sa fille Marie-Thérèse de La Pierre mariée le 11 mai 1723 à Saint-Martin d’Ecublei avec Pierre-Laurent Mallard, chevalier seigneur de Maimbeville (paroisse de Macé). Après leur décès à Saint-Martin, c’est leur fils aîné Louis-Eustache Mallard de Maimbeville, né au Mesnil le 1er février 1726 qui hérite de la propriété. On lui doit le château tel qu’on peut le voir aujourd’hui et qu’il a fait construire entre 1765 et 1768. Les deux tours qui bordent l’entrée principale sud portent les dates 1766 et 1767. Mallard fut maire de Saint-Martin du 7 janvier 1790 au 3 juillet 1791. Décédé sans postérité à Villemomble le 22 septembre 1798, il légua le Mesnil à sa sœur Gabrielle Mallard de Maimbeville, née à Saint-Martin le 20 juin 1727, épouse de Claude-Samson des Fontaines, seigneur de Coudehard. L’héritier suivant est Narcisse-Samson des Fontaines, né en 1751, capitaine de cavalerie, qui sera maire de Saint-Martin de 1813 à 1823 et qui mourut le 20 février 1830. Son fils Augustin des Fontaines, né en 1790, officier de cavalerie devint propriétaire du Mesnil. Il fut comme son père maire de Saint-Martin de 1825 à 1838 et décéda le 30 avril 1838. Son fils, Xavier Des Fontaines, né en 1821, marié à Marie-Claire de Jousselin, hérita du domaine et mourut en 1875. Sa veuve, en accord avec leurs trois enfants, décida de vendre le Mesnil en 1877 au comte Auguste Van Den Brule. La propriété se composait alors du château, dépendances, terres et prés pour une superficie de 127,83 ha, plus la ferme de Longueraie pour 51,18 ha. Van Den Brule revendra la propriété en 1884 à René Frémy. Celui-ci la revend ensuite en 1902 à Alfred Hue qui la cède en 1905 à M. & Mme Picot.
Madame Picot la revend à la Société Pernod pour y établir une colonie de vacances. Celle-ci cède le château et le parc en 1947 à la ville de Pantin qui les utilise encore aujourd’hui comme centre de loisirs. La ferme et les terres agricoles ont été morcelées au fil des ventes et successions.