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Origine de Saint-Martin- d’Ecublei
- Saint-Martin Le toponyme «Saint-Martin » atteste d’un culte lié à la pénétration du christianisme dans les milieux ruraux et parallèle à la mise en place de l’organisation territoriale à l’époque mérovingienne (Ve au VIIe siècle). Saint-Martin, évêque de Tours de la deuxième moitié du IVe siècle, dont une statue de pierre datant du XVIIe occupait la niche au-dessus du porche de l’église, a donné son nom à de nombreuses paroisses en Normandie.
- La famille d’Ecublei Le mot “Ecublei” vient de Scorpilus, nom d’origine gauloise ou celtique (il existe en Bretagne un lieu nommé Ecublac, de souche identique), qui a évolué au XIe siècle en Escublaio, Esculeyo (1350) et Scublatum.Orderic Vital, moine de l’abbaye de Saint-Evroult au début du XIIe siècle, parle du seigneur de ce lieu et le nomme Isnardus de Ecublaco. Il se bat aux côtés de Richer II, 5e baron de L’Aigle (1118-1161) contre les troupes du Roi de France. Il est encore le témoin d’une charte de donation de Richer à l’abbaye de Lyre vers 1130.Au début du XVIe siècle la famille d’Ecublei possède un fief peu important, situé sur les paroisses de Saint-Sulpice et Saint-Martin et qui ne vaut “qu’un demi-fief de haubert entier à cour et usage” dans l’aveu rendu en 1509 au duc de Bretagne.
Saint-Martin-d’Ecublei possède plusieurs traces de la période gallo-romaine (50 avant Jésus-Christ à 481 après Jésus-Christ)
La Fontaine Saint Santin
Source ferrugineuse connue dès l’époque gallo-romaine pour ses vertus curatives, elle a été utilisée jusqu’au 19e siècle avant de sombrer dans l’oubli. Située au pied d’une colline argilo-calcaire, la source jaillit dans la vallée du Finard près de son embouchure avec la Risle. Le ruisseau est interrompu en cet endroit et, depuis le hameau de la Hanterie où il se perd dans les terres, il ne réapparaît dans la vallée que par fortes pluies. Dans ce cours souterrain, l’eau se minéralise dans les terrains remplis de fer et se charge de carbonate de chaux en baignant le dessus de la couche de craie sous-jacente.Grâce à la circulaire ministérielle du 6 nivôse an XI (27 décembre 1802) fixant les règles à observer dans l’exploitation des sources minérales et thermales, nous connaissons des détails sur la source Saint Santin à cette époque.
Il existe des sources à Mortagne, Saint Marc de Coulonges, d’Ecublei, Irai et dans la forêt de Bellême qui appartiennent à des particuliers et le public en use à sa volonté (…). Les eaux d’Ecublei sont employées contre les mauvaises digestions occasionnées par le relâchement l’atomie de l’estomac, contre le klorosis, les cachexies, les dartres et obstructions. Elles font sur l’organe du goût l’impression d’une liqueur dont on a arrêté la fermentation telle à peu près que le vin mousseux. Le gaz qui produit cette fermentation est si abondant (surtout en été) qu’il enivre et incommode ceux qui tirent de l’eau pour les buveurs. Les prendre froides après un laxatif salin, par verre de 6 à 8 onces (environ 180 à 240 cl) en se donnant le plus d’exercice. La dose doit être progressive jusqu’à la quantité de deux pintes (environ 1,6 l) et souvent moins. Les malades s’en trouvent généralement bien.Selon certains, la source Saint Santin serait une des plus anciennes dont l’histoire de la Normandie fasse mention. Cependant c’est assurément le plus négligée de celles qui méritent d’être fréquentées. Elle est telle que la nature l’a formée et elle peut maintenir la concurrence avec les eaux de Spa, de Forges et la plus grande partie des eaux acidulées les plus accréditées. On peut donc s’étonner que malgré tous ces avis élogieux et ces propriétés excellentes, la source de Saint-Martin-d’Ecublei soit tombée dans l’anonymat le plus total, envasée et perdue avant les fouilles récentes qui ont permis de retrouver l’emplacement séculaire.
Quant au nom de Saint Santin, son origine reste énigmatique. Il pourrait s’agir d’une déformation de Saint Martin ou de saint Saturnin, ou encore d’un évêque de Meaux disciple de Saint-Denis voire d’un allié de Saint Memorius au 6e siècle. Dans les années 1900, certains donnaient couramment le nom de Saint Santin au lieu de Saint-Martin d’Ecublei ou plus exactement au village groupé autour de l’église (le bourg) dont un des terrains porte au cadastre le nom ‘” Sintin”. Il est encore à noter qu’il existe dans le sud-est de l’Orne un village portant le nom de Saint Martin du Vieux Bellême dont un lieu-dit s’appelle également Saint Santin.
La voie romaine n° 3 de Condé sur Iton à Bayeux, encore appelé “chemin Perré”, longeait la rive gauche de la Risle et drainait les activités de la région.